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Le champ électrique produit par un poisson électrique, peux-il être perçu par un de ses semblables ?

 

Pour répondre à cette question nous allons déteminer ce qu'est l'électro-réception puis en quoi ce phénomène consiste. Enfin, nous verrons par quels moyens les poissons peuvent ressentir la présence d'un congénère.

 

Mais… qu’est-ce que l’électro-réception ?

 

L'électro-réception est la capacité à détecter des champs électriques.

Tout être vivant émet un faible champ électrique variable (selon l'espèce), permettant aux espèces dotées d'électro-réception de détecter leurs proies ou alors de fuir un danger.

Bien que certaines espèces de poissons puissent émettre un courant électrique, bien plus sont réceptrices de courant, tel que le requin ou encore l’esturgeon.

 

 

Je me demande bien en quoi cela consiste !

 

Les poissons capables d’électro-réception ont développé des électro-récepteurs pour capter les champs électriques. Ils sont majoritairement placés au niveau de la tête, on les trouvent également sur l’ensemble de leur peau.

Les récepteurs ampullaires permettent la perception des variations d’un champ électrique local ; ils réagissent à des champs électriques qui changent lentement.

Ils sont généralement utilisés pour détecter des proies potentielles. En effet, tout organisme vivant émet un champ électrique de basse fréquence qui peut être perçu par les animaux dotés de ce sixième sens.

 

 

 

 

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Dis-donc, comment fonctionnent ces électro-récepteurs pour percevoir un champ électrique ?

 

La peau des poissons électriques est lisse au toucher. Des cellules disposées à la surface de sa peau sécrètent un mucus (substance visqueuse) conducteur sur l’épiderme. On peut également y observer, au microscope, une série d’organes « ancrés » au travers des cellules de peau, qui sont des électro-récepteurs.

Il existe deux types d’électro-récepteurs chez les diverses espèces de poissons électriques :

 

 

- Les organes ampullaires 

 

Les récepteurs ampullaires ont la forme d’un tube ou plus précisément d’une ampoule, dont le sommet qui est légèrement enfoncés dans l’épiderme, débouche vers l’extérieur  de la peau par un canal amplificateur.

Ce canal est séparé du milieu marin extérieur par une gelée fortement conductrice qui facilite la détection des signaux électriques, et permet l’acheminement du courant vers les cellules électro-sensorielles.

Chez l’aptéronote, on retrouve entre 700 et 1000 récepteurs ampullaires, ce qui représente environ 5% des électro-récepteur chez un poisson électrique tel que le poisson-couteau.

Leur fonctionnement est dit asynchrone, c’est-à-dire indépendant de l’activité de l’organe électrique du poisson. C’est pourquoi on peut les retrouver chez des espèces non électrogènes, tel que les requins ou encore l'esturgeon. Ils captent en particulier les champs électriques continus ou de basses fréquences.

 

Remarque: un schéma illustrant cet  organe se trouve plus bas.

 

 

- Les organes tubéreux

 

Les organes tubéreux sont présents uniquement chez les poissons électriques.

Sous forme d’une ampoule, le canal des récepteurs tubéreux est rempli d’un « bouchon »  de cellules épithéliales. Ce sont des tissus dont les cellules sont jointives et solidaires les unes des autres grâce à des jonctions intercellulaires.

L'ampoule et les extrémités de son canal sont composées de plusieurs couches de ces cellules épithéliales.

Plus il y a de couches de cellules épithéliales, plus les récepteurs tubéreux sont sensibles aux hautes fréquences du champ électrique.

En outre, les membranes de ces cellules épithéliales ont une résistance importante étant donné qu’elles sont formées par une double couche de lipides qui agit comme un isolant. Plus il y a de couches de cellules empilées, ou comme on le dirait en électronique « placées en série », plus la résistance totale diminue, ce qui laisse mieux passer les hautes fréquences à travers les murs de l'ampoule.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En somme, nos amis les poissons électriques, en plus de leur capacité à générer un courant électrique, des récepteurs ancrés dans leur peau leur permettre de ressentir le champ émis par un autre de ses compères. Pouvant ressentir l’électricité qu’eux-mêmes produisent, leurs décharges sont dites auto-stimulatrices en raison de leurs récepteurs tubéreux.

 

 

Récapitulons ensembles

 

Les poissons électriques ont la capacité de détecter des champs électriques grâce à des organes ancrés dans leur peau. Il en existe deux types dont un seul est propre au poisson électrique ; il s'agit des récepteurs tubéreux. Néanmoins, les récepteurs ampullaires leur sont aussi nécessaire, bien que présent chez des espèces de poissons non électrique.  On peut également dire que leurs décharges son auto-stimulatrice en raison de leur récepteurs tubéreux, du fait qu'ils peuvent ressentir l'électricité qu'eux-mêmes produisent.

 

Ainsi, on peut en conclure qu'en effet, le champ électrique d'un poisson peut être perçu par un de ses semblables.

 

 

 

 

Densité des électrorécepteurs sur la peau du poisson-couteau brun. Chaque point représente un électrorécepteur. Leur densité est plus élevée à la tête

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