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Puisque les poissons électriques peuvent se localisé, peuvent-ils communiquer entre eux ?

 

Pour répondre à cette question, nous allons d'abord vous expliquer le principe d'évitement des interférence lorsque le champ électrique de deux poissons électriques se croisent. Par la suite, nous verrons de quelle façon les poissons électriques peuvent déterminer les caractéristiques de leur congénères grâce à leur champs électrique, et comment les caractéristiques propre à leur décharge en est essentiel.

 

 

Commençons sur de bonnes bases

 

Si on considère les poissons, tout le monde est convaincu qu’ils sont incapables ou presque de communiquer. Pourtant, pourtant !

Lorsqu’un banc de poissons tourne de façon synchrone, il faut au minimum certains signaux de communication très rapides pour permettre à tout ce petit monde de tourner ensemble. Lors de la saison des amours, comme toute autre espèce, ils doivent détecter les signaux de leurs partenaires.

Malgré tout, chez la plupart des espèces de poissons, la communication nous semble minimale.

 

 

 

Des interférences éblouissantes !

 

 

Dès lors que deux congénères émettant des fréquences similaires s’approchent, leurs systèmes électro-sensoriels sont « aveuglés » par les interférences occasionnées de par le chevauchement de leur champ électrique.

Afin de pallier à ce problème, les gymnotiformes  ont développé le réflexe d’esquive des interférences, aussi connu sous le nom de Jamming Avoiding Response (JAR).

Si en raison d’une trop grande similitude des fréquences émises les poissons détectent des interférences, le JAR permettra alors à au moins un des deux animaux d’éloigner sa fréquence d’émission de manière à diminuer au minimum l’interférence.

Néanmoins, certains poissons électriques tel que le Sternopygus sont dépourvus de ce réflexe ; d’autres, appartenant aux aptéronotes  possèdent un JAR qui ne leur permet qu’une augmentation de la fréquence de leur décharge électrique (quand deux aptéronotes se croisent celui ayant une EOD la plus élevée, augmente la fréquence de son EOD) ; enfin les eigenmannia produisent un JAR prononcé qui peut augmenter ou diminuer la fréquence de leur EOD, permettant aux deux congénères de répondre à l’interférence. 

Ce phénomène d’évitement d’interférence se manifeste chez les poissons en fonction de leur mode de vie, c’est-à-dire que ceux qui se déplacent en groupe en ont manifestement besoin (ils circulent avec leur semblable ayant donc une fréquence d’EOD similaire) ; c’est le cas des eingenmannia. Tandis que les sternopygus sont des solitaires. Entre ces deux extrêmes, l’aptéronote vie seul tout en faisant des rencontres occasionnelles ; son besoin en JAR est donc intermédiaire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ils peuvent « deviner » les caractéristiques majeures de leurs congénères. Mais comment ?

 

Les poissons électriques usent de l’électricité telle un appareil de communication. En utilisant ses organes, le poisson va alors produire une décharge électrique, qui sera diffusée dans l’eau environnante, et perçue par un de ses congénères.

Les autres poissons détectent, grâce à leurs récepteurs tubéreux, les signaux émis par le champ électrique, et procèdent alors à un processus de leur décryptage afin de déterminer ce qu’ils signifient.

 

Les poissons électriques émettent constamment un champ électrique, qui fournit alors continuellement des informations signalétique autour de lui. Les signaux d’électro-communication peuvent déterminer l’espèce, le genre, le dessein de procréation, le statut social, et même, son niveau de puissance.

Alors que des progrès ont été fait pour identifier et caractériser différents signaux et leurs significations, le décryptage de la communication électrique des poissons, est un processus quelque peu complexe, et beaucoup reste à être découvert. Néanmoins, tout de même bien renseigné, on sait que chaque EOD de chaque espèce de poisson électrique varie pour communiquer à travers différents signaux.

 

 

 

 

Des décharges qui diffèrent !

 

En raison de multiples facteurs, les EOD des différent poissons varient. Le type d'ondes émises, leurs fréquences et leur structure font partie de ces facteurs, qui combiné, offrent des signaux à la signification dissemblable.

 

En s’appuyant sur les travaux de Hopkins de 1972, on découvre que certains poissons émet un signal qui lui est propre. Néanmoins on distingue que les P.E peuvent générer deux types d’ondes : soit des signaux de pulsation, soit des signaux sinusoïdaux.

 

Les signaux de pulsation sont caractérisés par de courts jets brèf ; ils respectent un laps de temps. Les signaux sinusoïdaux sont émis à plus longue duré ; l’émission de la décharge est presque égale en longueur à la période entre chaque décharge, leur fréquence relativement stable (elle émet un signal sinusoïdale).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les décharges émises grâce à l’organe électrique ont des structures ou des formes divergentes. Un signal peut commencer par atteindre un sommet et progressivement s’estomper, ou alors il peut s’élever lentement et atteindre un sommet à la fin du signal.

 

La forme de la décharge peut varier d’espèce en espèce, entre mâle et femelle, avec l’âge, ou encore d’individuel en individuel, car après tout, nous sommes tous différents, qu'on soit humain ou animal.

 

Même si un poisson garde la structure de sa décharges intacte, elle peut variée dans sa fréquence, son amplitude, ou encore la durée d’un signal. Diverse manières permettent aux poissons de communiquer entre eux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Récapitulons ensemble

 

Les poissons électriques ont un mécanisme de JAR qui leur évite d’être aveuglé lorsqu’un congénère les approches. Ainsi leur fréquence change. Néanmoins, grâce aux récepteurs tubéreux ancrés dans leur peau, un poisson peut déterminer diverses informations de son congénère de par le champ électrique qu’il émet. En fonction de divers facteurs, notamment les ondes émises, leur fréquence, leur structure,  et bien d’autre encore qu'on a pas découverte, un poisson peut déterminer l’espèce, le genre, l’âge, la taille, et même l’agressivité du poisson à qui il à faire.

 

On peut ainsi conclure qu'en effet, les poIssons ont en plus de leur caractère "électro-localiseur", la capacité de communiquer entre eux.

 

Champ électrique d’un gymnotiforme, montrant le changement de sa fréquence émise. L’un diminue sa fréquence d’émission en la faisant passer de 250 Hertz à 244 Hertz ; Quant à l’autre, il augmente la sienne de façon à réduire davantage les interférences en passant de 254 Hertz à 264Hertz. Ainsi la différence de fréquence n’est plus de 4 Hz, mais de 20 Hz. Leur aveuglement électro-sensoriel est alors réduit.

Exemple des deux types de signaux émis. Le poisson-couteau noir émet un signal sinusoïdal (dessin du bas) tandis que le poisson éléphant émet des signaux de pulsation (dessin du haut).

Deux poissons électriques produisant un champ électrique. Ce signal leur permet de s’identifier mutuellement concernant leur taille, leur genre, leur espèce, et leur statut social.

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